Projet PGDRN-IA

1. CONTEXTE

La forêt remplit plusieurs fonction bien connues notamment les fonctions économiques, écologiques et socioculturelle. La richesse de la forêt favorise un développement remarquable de très nombreuses activités dans plusieurs secteurs qui parfois se chevauchent ou se font concurrence. C’est le cas de l’agriculture, l’élevage, l’agro-industrie, les habitations, les voies de communications, etc. la réalisation de ces activités a des conséquences souvent irréversibles tant pour les générations futures que pour l’environnement: des pressions redoutables sont exercées sur les ressources naturelles contenues dans cet écosystème.

Afin de remédier à cette situation, la communauté internationale et les autorités camerounaises de différents bords engagent des actions sur le terrain dont certains ont permis la création des ‘‘sanctuaires” ou ‘‘d’îlots” écologiques dans le but de protéger quelques espaces sensibles.

Cette prise de conscience a donné lieu à mise en œuvre d’un ensemble d’activités par le CAFER dans la zone de MFouladja depuis 1997. Au début, l’activité dite pilote avait pour finalité une gestion durable des ressources environnementales. Celles-ci couvraient quelques zones bien définies à l’intérieure desquelles des sites jugés sensibles ont été identifiés à l’époque. Au fil des ans, les activités ont été étendues au-delà, couvrant ainsi l’arrondissement de Zoétélé.

2. OBJECTIFS

La mise en œuvre des activités dans la zone vise la conservation de la forêt dense humide par la mise en œuvre des stratégies d’utilisation des ressources respectueuses de l’environnement. Par conséquent, à terme, le projet devra contribuer à l’amélioration des conditions et du cadre de vie des populations cibles, selon une approche participative selon le genre, et respectueuse des principes de durabilité. Ceci s’est avéré important à prendre en compte pour contribuer autant que possible à limiter la dégradation accélérée du tissu forestier national, du fait entre autres de la persistance, dans ces zones, des pratiques séculaires d’agriculture itinérante sur brûlis dévoreuse des dernières strates de forêts denses et par conséquent destructrices de la biodiversité.

3. LOCALISATION

La zone d’action se situe dans le domaine forestier camerounais, presque à mis parcours entre Yaoundé (environ 08km à vol d’oiseau) et la limite ouest de la réserve du Dja (à environ 75km). Elle s’étend sur environ 2500km2. La zone est couverte par la forêt semi décidue et la forêt congolaise. La couverture végétale ressemble plus à une forêt secondaire dégradée qu’à une forêt dense humide sempervirente. L’installation des exploitants forestiers dans le département montre bien que c’est une zone originellement riche en essence commerciale, bien qu’elle soit de superficie relativement modeste. Sur le plan hydrographique, la zone est coincée entre le Nyon et le Dja. Le relief y est peu accidenté bien qu’on se trouve dans le plateau Sud camerounais. L’altitude est assez moyenne par rapport aux hauts plateaux de l’Ouest. On note l’existence des sols rouges ou jaunes selon les endroits. Leur évolution se serait faite sous l’influence du climat équatoriale.

4. COMPOSANTES

Les activités du CAFER dans cette zone s’articulent autour de quatre composantes:

  • La gestion participative des ressources naturelles qui s’appuie sur l’identification d’un mécanisme de gestion participative au sein du projet et l’appui à son fonctionnement au quotidien;
  • L’information, la sensibilisation et l’éducation environnementale fondées sur la conception et la mise en œuvre des programmes d’information et de sensibilisation en matière d’utilisation rationnelle des ressources naturelles;
  • La Vulgarisation agro-écologique et l’appui en gestion qui a pour essence une gestion rationnelle des ressources naturelleet notamment le sol et les forêts;
  • L’approvisionnement en intrants et la commercialisation des produits ainsi obtenus.

5. ACTIVITÉS

Les activités réalisées par le CAFER dans la zone paroissiale de MFouladja sont réparties entre les composantes ainsi qu’il suit:

5.1 Gestion participative

  • Identification d’un mécanisme de gestion participative au sein du projet;
  • Mise en œuvre de la stratégie de gestion participative des ressources naturelles;
  • Sensibilisation des femmes à occuper des postes au sein des différents comités;
  • Appui au fonctionnement du mécanise de gestion participatif au sein du projet.

5.2  Vulgarisation agro-écologique et appui en gestion

  • Identification des techniques et pratiques adaptées visant une utilisation durable des ressources naturelles (compostage, billonnage, sédentarisation, etc..);
  • Démonstration sur les parcelles communautaires;
  • Sensibilisation et adoption par les paysans des techniques agro écologiques sur leurs parcelles individuelles;
  • Appui à l’adoption des novelles techniques agro-écologiques;
  • Diagnostic des besoins en gestion et en structuration des groupes ciblés;
  • Conception, élaboration et mise en œuvre d’un programme d’appui en gestion et de développement organisationnel.

5.3 Approvisionnement et commercialisation

  • Recensement des produits naturels de lutte contre les pestes;
  • Identification des techniques appropriées de conservation ou de transformation des produits agricoles (procédés) et les sources d’approvisionnement des équipements adaptés;
  • Identification des circuits de distribution des produits agroalimentaires produits;
  • Identification des possibilités d’organisation de la vente des produits vivriers obtenus.

6. DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS

Depuis 1997, la mise en œuvre du projet de gestion durable des ressources Naturelles par l’intensification agricole (PGDRN-IA) s’est poursuivie et étendue dans une certaine mesure. Les interventions ont porté tour à tour sur la mise en place, la consolidation des acquis et l’appui à la relève.

La stratégie de relève débutée dès 1998 a débouché sur la Fédération des Grandes Ambitions des Agriculteurs de Zoétélé en abrégé FEGAAZ. Organisationnellement parlant, elle a commencé à voir le jour en janvier 2005 par les structures consolidées à la base. Cette action a été perpétrée dans une perspective d’autonomie dans la mise en œuvre des activités du projet. Des fonctions économiques ont en conséquence été définies et mises en œuvre tant bien que mal depuis 2006.

Fonction de commercialisation

Dans le cadre de la vente groupée des produits, trois pôles de groupage ont été identifiés et envisagés par les différentes unions. il s’agit de:

– Domicile de Mr EBAH pour ce qui est de l’UVOPRON;
– Magasin du Délégué de l’union UGISOFA;
– Magasins secondaires en ce qui concerne les GIC Isolés.

En ce qui concerne la commercialisation des contacts ont été pris avec trois potentiels acheteurs à savoir un prêtre à OBOUTOUNKOU, et deux fermiers dont un à Meyila et l’autre à Nsimi, dont la satisfaction dans les relations n’est pas celle attendue.

Fonction de production

Dans cette fonction, le CAFER accompagne à travers une structure appropriée, les membres de vingt cinq groupes repartis dans trois Unions dans la réalisation des campagnes agricoles. Ces campagnes agricoles portent généralement sur le maïs, l’arachide, le haricot et le macabo. A cet effet, le recensement des superficies et l’estimation des besoins sont effectués par chacune des Unités d’Appui Technique (UAT) des trois unions afin d’obtenir les superficies et les besoins en financement des micro projets appartenant aux membres. Notons en passant que ces superficies estimées varient en fonction des spéculations et par Union. Mais dans l’ensemble, la production du maïs a été majoritaire avec une superficie totale estimée à 100 ha pour une mobilisation d’environ 300 promoteurs dont 180 femmes et 120 hommes. Les arachides sont arrivées en second. Ceci est dû au fait que ces spéculations rapportent plus que les autres (arachide, manioc, banane, plantain…) et constituent en même temps la culture promotionnelle du CAFER.

A l’issue de ces campagnes agricoles, les différentes productions sont recensées par spéculation et par Union. Dans l’ensemble, les femmes sont plus impliquées dans la campagne que les hommes, avec un taux de participation de 79,41% contre 20,59% respectivement.

Fonction de l’épargne crédit

Dans le cadre de cette fonction, Le CAFER à travers la FEGAAZ a octroyé des crédits à une centaine de membres entre 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007. À travers l’appui à l’autonomisation des groupes à la base, les séances de formations sur la tenue de la caisse et les notions d’épargne ont été enseignées au sein des groupes. A ce jour cinq GIC ont ouvert un compte d’épargne dans des IMF à Sangmélima.

En résumé, il convient toutefois d’indiquer que à ce jour la FEGAAZ a connu des hauts et des bas faute de moyens appropriés. Depuis la fin des financements, certaines fonctions sont poursuivies tant bien que mal, l’accompagnement par le CAFER se faisant de façon minimale. En d’autres termes, la relève ne saurait être concrète que grâce à une rallonge de la présence d’un organisme d’appui selon la philosophie qui a orientéles interventions pendant une bonne dizaine d’années.

Pour plus d’informations :

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