Projet PAILD-NT

1. CONTEXTE

Ngambé Tikar fait partie des zones de transition entre la forêt et les savanes. Géographiquement elle est située suivant la projection de Mercator transverse Universelle (UTM) basée sur l’ellipsoïde de Clarke 1800, dans le fuseau 32. C’est une zone qui connaît une démographie galopante. De nos jours la population est évaluée à environ 10 000 âmes. La végétation se caractérise par une biodiversité exceptionnelle caractérisée par des formations forestières décidues  de type guinéen avec une savane plus ou moins boisée mais bien souvent arbustive. Cette savane est dominée par l’omniprésence de deux essences fondamentales : Daniella olliveri et Lophira lancéolata. Par endroits, on dénombre également les espèces forestières caractéristiques tel que Afzelia africana et Terminalia laxiflora. La flore est dominée par certaines essences exploitables telles que l’Ayous, l’Iroko, le Doussier Blanc et rouge, le Sappelli et l’ébène. La faune est également riche et diversifiée. On y rencontre les espèces vulnérables tel que l’hippopotame, le buffle ainsi que les espèces menacées de disparition tel que le mandrill, le Gib d’eau ou le Mutunga. La faune ichtyologique est assez importante grâce à la présence des fleuves Mbam et Kim.

Cette zone fait partie des sites semi protégés par l’existence de trois Unités Forestières d’aménagement (UFA) occupant 4/5 du territoire. Ces UFA sont en cours d’exploitation depuis 1990. Il faut signaler ici que les UFA 408-004a et 08-004b ont été attribuées à la société d’Exploitation Forestières Miguel Koury (EFMK) et l’UFA 08-003 à la société JJY (ST JJY). Pour ce dernier cas, son plan d’aménagement est en cours de préparation. Cependant en dehors du CAFER dont la présence dans la zone date de mars 2003, il n’existe aucune autre organisation intervenant dans la conservation des ressources naturelles.

Comme dans plusieurs zones forestières faisant l’objet de l’exploitation au Cameroun, en l’absence de structure de gestion véritable, l’exécutif communal de Ngambé Tikar perçoit régulièrement les redevances forestières qui sont plus ou moins gérées avec avis des communautés riveraines. En effet les comités villageois chargés de la gestion des redevances forestières  prévues par la réglementation en vigueur sont inexistants. En lieu et place du financement des œuvres sociales à travers des comités de gestion, la mairie a institué un système de rémunération des chefs des villages riverains des UFA. Ces derniers utilisent les montants reçus pour leurs besoins personnels au détriment de l’intérêt communautaire.

Cette situation a pour conséquence la création des hameaux (dit village) dans l’optique de revendiquer la redevance et l’émergence des conflits entre les chefs et leurs sujets sur la gestion des fonds reçus entraînant parfois des morts d’hommes et le développement de l’exploitation anarchique de la forêt par et avec la complicité des populations riveraines qui estiment ne pas bénéficier de l’exploitation de leurs ressources et jugent inutile de la conserver. En effet, les exploitants véreux parfois avec la complicité des autorités achètent aux paysans les arbres sur pied au prix de 3000 FCFA l’unité sans autres actions de développement au profit de la communauté et parfois abandonnent sur le terrain des arbres dont la mesure est jugée non conforme à la demande. Ceci entraîne la dégradation rapide des ressources forestières qui est actuellement observée à Ngambé Tikar. En moyenne cinq plateaux de 30 tonnes de bois par semaine sont frauduleusement bradés par les exploitants véreux.

Le mouvement paysan reste encore embryonnaire, mal organisé et mal structuré. L’esprit associatif n’est pas encore développé. Mis depuis 2003 avec l’implantation du CAFER dans la zone on assiste à une émergence des associations/GIC dont le but est le développement socioéconomique de ses membres. Il faut noter que la présence de ces associations/GIC est très remarquable et permet aux associés de pouvoir lutter ensemble contre la pauvreté qui semble avoir élu domicile dans la zone rurale.

2. OBJECTIF

Appuyer les communautés de Ngambé Tikar et environ dans leurs initiatives de développement local dans la perspective de l’amélioration des conditions socio-économiques de vie selon une approche participative selon le genre.

3. LOCALISATION

Les actions engagées par le CAFER pour l’instant sont localisées dans l’Arrondissement de Ngambé Tikar et particulièrement dans les villages Nzonkou, Mbamla I et II, Mimbé, Ngah, Ngoundje, Mbgoto, Mbioko, Beng-beng, Tanh, Bedi-kouen, Mbondé-pygmées, Nditam, Ndinga et Wé.

4. COMPOSANTES

Les activités du CAFER dans la zone de Ngambé Tikar s’articulent autour de quatre composantes :

  • L’appui à au développement organisationnel aux organisations paysannes à la base et l’accompagnement dans le développement des activités génératrices de revenu basé sur l’agriculture ;
  • La gestion participative des ressources naturelles à travers l’appui la création et la gestion de la forêt communautaire, la collecte, la conservation et la commercialisation des PFLN;
  • L’Education environnementale;
  • L’accompagnement des groupes minoritaires (pygmées, handicapés, bororo etc..).

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